Élodie Imbert
Très tôt, la nature a représenté pour moi un sanctuaire propice à recevoir mon imagination débordante. Elle a tour à tour été le refuge et le lieu d’évasion qui m’éloignaient des complexités de la société que je ne comprenais guère. C’est d’abord par le crayon puis quelques années plus tard par l’objectif, que je ressens une urgence à capter la beauté éphémère de l’instant.

Après des études de philosophie à la Sorbonne où je nourris un besoin insatiable de questionner notre rapport à la nature, l’appareil photo s’impose comme une interface à mes interrogations. Mes photographies deviennent témoins d’une volonté de vibrer au diapason du monde sauvage – une façon de se confronter à l’humilité et à l’authenticité qui désertent de plus en plus nos vies. La contemplation s’inscrit dès lors comme une composante essentielle de ma démarche, me permettant de saisir des atmosphères singulières, entre ombres et chimères…

Mon univers artistique a été profondément marqué en 2014 par ma rencontre avec le romantisme, à travers la lecture des Mémoires d’Outre-Tombe de Châteaubriand ; rencontre que j’ai par la suite approfondie dans les dédales des musées et des bibliothèques. Les romantiques furent parmi les premiers à avoir considéré la nature comme un sujet à part entière, lui faisant retrouver la sacralité que les débuts de l’ère industrielle lui avaient ôtée en la considérant en tant que simple ressource. Elle devient parallèlement un réceptacle tangible aux émotions humaines. Je crois qu’aujourd’hui, plus que jamais, on aurait besoin de faire de cette vision un paradigme…

C’est pourquoi je cherche désormais à susciter une émotion avant de voir la beauté comme finalité à mes images, pour rétablir un sentiment d’appartenance à la nature. Pour cela, je tiens à réaliser la majeure partie de mon travail dans un périmètre local, convaincue que la richesse se trouve au seuil même de notre porte et qu’il s’agit de la meilleure façon de s’y reconnecter. Lorsque je ne suis pas en randonnée ou en affût dans mes montagnes, je consacre bénévolement mon temps aux animaux d’un centre de soin pour la faune sauvage, une manière pour moi de ne jamais oublier la fragilité des écosystèmes que j’arpente.

Toutes les photographies de cette exposition ont été prises en Haute-Savoie, dans un périmètre d’une cinquantaine de kilomètres autour de chez moi. Elles illustrent la pluralité des écosystèmes qu’abritent le massif des Aiguilles Rouges face au Mont-Blanc, le massif du Haut-Giffre sculpté par ses nombreuses cascades et le massif du Chablais en surplomb du lac Léman.

juillet 1 @ 11:00 — avril 1 @ 01:30
11:00 — 01:30 (6566h 30′)

Sentiers de la photo 2024

Élodie Imbert

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